SITES, spécialiste du monitoring de santé des Actifs Structurels Exceptionnels, a réalisé plusieurs inspections par drone de bâtiments réacteurs et d’installations de production sur des centrales nucléaires françaises. Retour sur ces missions.
L’intervention consiste à inspecter, à très haute résolution, les parements des bâtiments réacteurs dans le cadre de l’évaluation et du suivi périodique de leur vieillissement. Le drone mais aussi ses technologies embarquées ainsi que l’expertise dans l’exploitation des relevés s’inscrivent dans l’évolution cohérente des techniques d’inspection à distance développées par SITES.
SITES réalise depuis plus de 30 ans des opérations d’inspection des ouvrages de génie civil sur les CNPE français. Traditionnellement, ces opérations sont effectuées à partir de systèmes télévisuels automatisés positionnés au sol. L’utilisation de drone s’est imposé comme un moyen complémentaire d’acquisition de données de très haute précision compte tenu du niveau de maîtrise industrielle atteint par les pilotes, couplé au franchissement de seuils de fiabilité de ces nouveaux appareils. Ce type de prestation vient couronner le volontarisme d’EDF et de son pôle de compétence drone pour promouvoir le recours à cette technologie innovante dans les différents métiers de l’industriel.
Réduire de 50% le temps d’acquisition des données
L’opération a nécessité une préparation importante dans un contexte d’exigences renforcées en matière de sécurité et sûreté nucléaire. Des demandes d’autorisation spécifiques ont été réalisées auprès de l’Aviation Civile. Une analyse de risque poussée a été validée par l’exploitant. Les vols ont été réalisés à partir d’un drone équipé d’un appareil photo haute résolution et de capteurs de distance permettant une acquisition normalisée. Ces capteurs permettent de maintenir automatiquement le drone à une distance fixe du parement inspectée. Le déclenchement des prises de vue est lui aussi géré par l’autopilote à partir des données altimétriques enregistrées par le baromètre de l’appareil.
L’utilisation du drone a permis de diviser par plus de moitié le temps d’acquisition de données sur le terrain réduisant d’autant l’exposition du personnel et les contraintes d’exploitation. Certaines zones où l’espace de vol est restreint (moins de 2m de dégagement sur environ de 5% de la surface totale), ont nécessité de remplacer le drone par une nacelle équipée d’appareils photos pour compléter les prises de vue et assurer une couverture exhaustive de tous les bâtiments.
Le drone comme outil complémentaire à des outils traditionnels, dans une chaîne de valeur complexe
La capacité à capter des données de très haute résolution n’aurait pas d’intérêt sans l’intégration dans la chaîne globale de production. L’expérience des équipes a été déterminante pour optimiser les phases d’acquisition avec un nouveau vecteur (choix du capteur photo, réglage, prise en compte des contraintes d’exploitations liées au secteur nucléaire) tout en dupliquant des process de traitement de données existants.
Un modèle 3D texturé haute résolution a été généré par bâtiment à partir de 4000 photos en moyenne. Ce clone numérique sert de base aux ingénieurs spécialisés en génie civil pour détecter, mesurer et cartographier tous les désordres dont la taille peut être inférieure au millimètre. L’interface Viou® est enfin mise à disposition d’EDF. Ce viewer développé par SITES ne nécessite aucune installation pour disposer d’un accès aux données. Il permet une lecture de l’image orthorectifiée de l’ensemble du bâtiment inspecté avec l’ajout de calque comportant la cartographie des désordres. Un plan de maintenance peut ensuite être mis en place par l’exploitant avec la capacité à intervenir si nécessaire, de manière ciblée et ordonnée via l’utilisation directe des modèles numériques enrichis de la cartographie des désordres.